La mère Noël ? Une plaisanterie ? Pas du tout. Il y a eu et il y a encore des régions ou des pays où la distribution des cadeaux de Noël est assurée par une femme… Sainte Catherine passe parfois en Espagne offrir des friandises. Mais les trois grandes « mères Noël » restent la tante Arie de Franche-Comté, la Befana italienne et la Babouchka russe.Et voici une raison de plus de ne pas oublier de trouver des Cadeaux de Noël pour Maman.
En Franche-Comté, ce n’était ni saint Nicolas, ni le père Fouettard, ni le père Noël qui portaient des présents aux enfants : c’était la vieille tante Arie.
La tradition populaire la décrivait comme une très vieille dame au visage resté jeune. En guise de pieds, elle avait fort curieusement des pattes d’oie. Habillée chaudement, elle faisait le tour du pays tout emmitouflée, un bâton dans une main, le licol de l’âne qui l’accompagnait dans l’autre. Un grelot autour du cou, l’âne portait sur son dos deux gros paniers chargés de tous les jouets et de toutes les friandises que la tante Arie devait distribuer. Bref, une version féminine de saint Nicolas avec son âne.
On disait qu’elle habitait une grotte en forêt, sur le Lomont, et qu’elle y entreposait des milliers de jouets pour plusieurs Noëls de suite. Elle savait jouer aussi de mauvais tours. Par exemple, elle ne supportait pas les paresseuses qui ne savaient pas bien utiliser leur quenouille : elle leur emmêlait leurs fils, au point qu’il était conseillé de vider les fuseaux le soir de Noël pour qu’elle ne vienne pas y toucher. En revanche, la jeune fille la plus habile du pays était censée recevoir de la tante Arie une bourse pleine d’or en guise de dot !
Personne ne connaît exactement l’origine de cette légendaire tante Arie. Certains folkloristes ont signalé qu’il pourrait s’agir de l’évocation d’une jeune fille noble de la région, Henriette d’Orbe, dont le père était mort lors d’une croisade contre les Turcs au XVe siècle. Veuve du comte de Wurtemberg, elle administra elle-même ses terres comtoises et s’y montra si bonne avec les paysans et les pauvres qu’elle fut surnommée « la bonne comtesse » par les habitants de Montbéliard. Elle avait fait tant de bien dans sa vie qu’après sa mort, en 1444, on lui aurait tout naturellement attribué les présents de Noël. La bonne comtesse Henriette serait ainsi devenue la tante Ariette puis, plus simplement, la tante Arie.
La Befana italienne
En Italie, si les cadeaux sont désormais distribués à Noël, ils étaient autrefois donnés le 6 janvier, jour de la fête des Rois mages et de l’Épiphanie. On racontait aux enfants qu’ils étaient apportés par la Befana (une déformation du mot Épiphanie). Cette Befana est décrite comme une vieille femme volant sur un balai telle une sorcière, la méchanceté en moins et le sourire en plus !
La nuit du 5 au 6 janvier, elle passe dans chaque maison où se trouvent des enfants. Elle dépose dans leurs chaussettes des friandises et des cadeaux à ceux qui le méritent, du charbon à ceux qui n’ont pas été sages. De la même façon qu’on laissait un peu de nourriture pour saint Nicolas dans le Nord de l’Europe, on déposait autrefois en Italie, près de l’entrée des maisons, une mandarine ou une assiette de minestrone pour qu’elle puisse reprendre des forces.
Qui est la Befana ? La légende raconte qu’il s’agit d’une vieille femme qui aurait croisé les Rois mages chargés de cadeaux, en route vers Bethléem. Ils lui auraient proposé de les suivre, ce qu’elle aurait refusé (il lui restait des fagots à attacher)… Pour le regretter quelques heures plus tard. Elle aurait alors rempli un sac de petits gâteaux et de fruits secs et se serait mise à leur recherche. Mais elle n’aurait jamais retrouvé les Rois mages, malgré sa quête incessante (c’est pour cela qu’on la représente d’ailleurs avec des chaussures percées totalement usées). Faute d’avoir trouvé l’enfant Jésus, elle décida d’offrir alors ses présents à tous les petits qu’elle rencontrait.